C’est quoi la productivité pour vous ? Est-ce que ça a à voir avec le rendement ? Genre sortir un disque tous les six mois comme Brockhampton ? Dans ce cas, les anglais de Sons Of Alpha Centauri sont clairement des tanches. Deux albums en 17 ans, je crois que même Claude François a fait mieux. Et il est mort, vous saviez ? Mais en revanche vous rapprochez la productivité de l’efficience, là c’est plus discutable. Le groupe pratique un style entre post rock et post metal, entièrement instrumental, très souvent stellaire sinon spatial. Ses titres comportent une paire rythmique carrée et solide et des guitares dont l’âpreté est souvent contrebalancée par une ligne mélodique au clavier. Et au sein de « Continuum » comme dans l’espace dont notre quatuor est très admiratif, tout est question d’équilibre. Celui de la force et de la finesse, de l’évocation et de la démonstration, de la lumière et de l’obscurité. Une duplicité constante qui rend plus difficile l’entrée dans ce deuxième opus mais qui en augmente la valeur et la durée de vie. On regrettera toutefois la présence de plans un peu trop classiques pour le genre, et d’une formule réduite à son minimum syndical (guitare, basse, batterie, clavier) ; parfois, un instrument exogène pourrait intervenir et transformer complètement le ressenti de l’auditeur réfractaire. Mais bon, Sons Of Alpha Centauri a fait son choix et l’assume. A vous de voir si vous l’acceptez tel quel !
Sons Of Alpha Centauri : Io