
Dès ses débuts forts remarqués, qui lui ont permis de percer sur les scènes stoner d’à peu près tous les pays du monde, Slomosa n’a jamais caché ses influences. Une bonne rasade de Kyuss, un peu de Queens Of The Stone Age, ajoutez-moi un peu de prog et de pop, et c’est parti mon Loki. Ah parce que oui, Slomosa est norvégien, pas ricain. Graisseux oui, mais avec un peu plus de retenue et de subtilité que chez les lointains cousins. « Afghansk rev » entre sur la pointe des pieds avant de nous asséner un bon gros riff et serpenter entre puissance et feeling jusqu’à son dénouement. C’est seulement sur le deuxième titre « Rice » et ses clins d’œil au « Sympathy for the devil » des Stones (ou pas ?) que l’on retrouve la voix de Benjamin Berdous ; un très bon titre stoner mais nuancé, qui peut exporter le genre auprès d’un public plus large. « Cabin fever » est un peu plus musclé et typique du genre, tandis que « Red thundra » reprend la même dynamique que le premier titre, avec en plus une partie vocale féminine par la bassiste Marie Moe. On redescend bien en pression avec le motif de piano mélancolique de « Good mourning ». On embraye ensuite sur l’excellente et groovy « Battling guns », qui se propulse immédiatement comme l’un des meilleurs titres teintés stoner de l’année 2024. « Monomann » et ses guitares bien grasses semblent un peu plus passe-partout, même si on apprécie le titre dans cette continuité. « MJ » fait le taf, mais il lui manque quelque chose ; son riff qui me rappelle un peu Tool ne me convainc pas, et je trouve le titre un peu répétitif. Enfin, « Dune » apporte une couleur orientale assez délicieuse avec son gimmick mélodique et ses percussions, mais il est dommage que cet instrumental n’ait pas été développé en véritable chanson. Le bilan reste très bon pour ce deuxième album, mais maintenant que l’on connaît mieux les capacités des norvégiens, on va fatalement être encore plus exigeants. Espérons qu’ils nous donnent raison !