Le monde de la musique a ceci de fascinant que plus vous y avancez, plus vous vous rendez compte que vous n’y connaissez pas grand-chose. Prenez Sleater-Kinney par exemple ; le trio féminin a eu beau éclore et éclater pendant mes années de lycée et fac, période la plus propice à la découverte musicale (parce que, vous aurez beau m’assurer que vous boss(i)ez non-stop, on sait tous les deux que vous n’av(i)ez rien d’autre à fiche que de vous enquiller les cassettes / playlists des copains), je suis to-ta-le-ment passé à côté. Mais loin, hein. Même pas frôlées les donzelles. Et pourtant, leur punk / rock alternatif 100% féminin possède des qualités (l’immédiateté, l’énergie, un certain côté frondeur) qui m’auraient probablement, sinon plu, au moins titillé à l’époque. Que je les eusse alors considéré comme une formation essentielle et digne héritière du rock ébouriffé et électrisant de Nirvana relève par contre de la science-fiction. Ne vous méprenez pas : loin de moi l’idée d’affirmer que le groupe est mauvais, ne sait pas composer des riffs farouches et en faire des titres à la fois sauvages et sexy. Ce « No cities to love » le prouve d’ailleurs d’assez belle façon, en commençant par le « Price tag » introductif, peut-être le plus percutant du lot. Mais bon, n’en déplaise à certain(e)s, ça reste du (très) bon punk rock / post punk. Alors, oui, ça reste remarquable, mais elles n’ont finalement fait qu’arpenter un chemin déjà balisé par d’autres (L7 et Babes In Toyland en tête), en atténuant le côté brut de la chose. Est-ce une raison pour envoyer valdinguer ce huitième album ? Non, bien sûr. Mais c’en est une pour ne pas s’extasier bêtement sur ce qui reste un disque réussi mais pas parfait pour autant.
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