
Skopitone Sisko, c’est plutôt Breton-ton David ou Paimpol Mc Cartney ? Tenant pas mal de la pop, mais y ayant injecté masse de groove, de soleil et des éléments electro, on pourrait dire un peu des deux. Ok, elle était un peu capillotractée celle-ci, alors on va reprendre du début. Elouan Jégat est donc un habitant de l’autre région où on aime la pluie (et si c’est pas le cas t’as pas forcément le choix). Et il développe depuis 2016 autour de Brest le son electro pop folk de Skopitone Sisko, pour lequel on peut penser à Phoenix ou à Elephanz bien sûr, même si le désormais groupe pose les bases d’un style bien plus dansant et aérien avec ce premier album vraiment réussi. La formation a composé durant un an pour bâtir ce témoignage de l’époque, souhaitant capter l’atmosphère de chaque mois et la retranscrire au travers de douze titres (d’où la pochette très thématique). Beau projet. Bon, je vous avoue que si on voulait faire un blind test en mélangeant les titres et essayer de déterminer la provenance mensuelle de tel ou tel son, on serait bien en peine de le faire : chacun va puiser dans un groove léger mais aussi des mélodies légèrement nostalgiques, et si les différences sont évidentes d’une chanson à l’autre, si le groupe parvient à installer une espèce de progression du début vers la fin, le mood général est quand même équivalent. Mais tiens, parlons-en des différences. La première qui me vient est la langue chantée. Skopitone Sisko a choisi de s’exprimer majoritairement en anglais, mais ici et là des textes francophones subsistent. Et oui, je sais que j’ai souvent un problème avec ça…et c’est bien le cas ici aussi. D’autant plus que le côté un peu larmoyant de la voix a tendance à plus ressortir en français, et ça me crispe un peu. Pour autant, je pense qu’avec un tout petit ajustement elle pourrait faire des merveilles. La preuve, je la trouve bien plus à sa place que celle du pourtant très bon Kevin Twomey de Biggers sur « Disko » (le monsieur a également écrit les textes anglophones de l’album). L’autre, ou plutôt les autres différences, ce sont ces intensités différentes qui font parfois croire qu’on a changé de disque, mode lecture aléatoire. Et qui font qu’il est difficile d’aimer le disque dans son intégralité sans en écarter deux ou trois titres. Moi qui ne suis pas un garçon très insouciant, je préfère les « Miracles », « Hours », « Singapour » ou « Remember tomorrow » au reste. Ce qui ne m’empêche pas de vous recommander ce voyage en (terra) Incognita !