De jeunes anglais avec des têtes à claques dont le nom circule sur et sous le manteau depuis des mois, un premier album déjà connu comme le loup blanc alors qu’il n’est même pas encore sorti, mais on va où là ? Dans le mur, histoire de se réveiller et de réveiller le rock, pardi. Quand « Dust on trial » déboule avec son air de ne pas y toucher, pas le choix : on succombe à ce rock vénéneux, noir et énergique. « Concrete » enfonce le clou, même s’il s’avère moins obsédant. « One rizla » se charge bien vite de nuancer le propos : plus mesuré, le groupe entame une mutation à laquelle on ne s’attendait pas. « The lick » joue encore dans une autre catégorie. Mais la sève rock reprend vite le dessus, et mène la danse jusqu’au dénouement. Quelque part entre post punk et indie rock, Shame rappelle le Greg Dulli le plus sauvage (ce qui n’est pas un petit compliment du bout de mes doigts), les Clash et le Gang Of Four à la fois. C’est un mélange explosif et empli d’une fougue adolescente pur jus ; une attitude punk, une rage abrasive, mais aussi une assurance inattendue pour un groupe si jeune. On ne peut pas dire que la musique de Shame soit inédite. Mais une fois le disque lancé, on ne peut s’en détourner : il exerce une sorte de pouvoir hypnotique sur son auditeur par son côté exubérant et excessif. Et même si au final « Songs of praise » n’est pas l’album de l’année, ça reste un bel uppercut !
Shame : Concrete
Shame : One rizla
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