SETH : La France des maudits




Les bordelais de Seth continuent à jouer avec les symboles de la France avec ce nouvel album qui a la bonne idée d’être bien plus ponctuel que « La morsure du christ » qui, s’il en valait la peine, s’est quand même fait attendre trop longtemps. « La France des maudits » persiste dans un black metal mélodique, légèrement symphonique et brutal francophone (et dont on peut comprendre les paroles sans mal, le chant étant moins black que de nombreuses sorties du genre). Le style de Seth est reconnaissable, autant par sa finesse de composition, s’appuyant certes sur une tradition (plus que) vintage mais s’en éloignant suffisamment pour faire en sorte de marquer son identité unique, que ce qui ne peut être décrit autrement que comme du storytelling. Oui, Seth est extrêmement doué pour délayer des ambiances, dérouler des histoires cauchemardesques et volontairement outrancières et les mettre en scène. A ce niveau d’ailleurs, on peut saluer le travail d’appropriation du groupe sur la reprise « Initiales B.B. », vraiment impressionnante par sa pertinence musicale. Je m’attendais vraiment à ce que ce final tranche avec le reste, et il n’en est rien, ça coule de source, le tout est homogène. Les neuf titres de ce septième album prennent des routes à peu près parallèles, mais conservent chacun une ligne mélodique, des gimmicks et un concept propres qui leur permettent de se distinguer des autres. Ainsi, on ne se lasse pas du genre, d’autant plus que Seth place au milieu de l’album un très bon instrumental (« Marianne »), et en fin de parcours la cover déjà citée. « La France des maudits » est excellent, et son aura déjà impressionnante à la première écoute grandit au cours des écoutes, alors que l’auditeur abasourdi y plonge plus profondément, y découvrant encore plus de subtilité et de détails, sûrement encore plus que sur le disque précédent. Le black metal du combo se déguste d’ailleurs mieux comme ça ; quand on prend le temps de l’étudier, de le disséquer pour mieux l’apprécier. Bravo Heimoth, et que vive Seth !

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