Netra est né en 2003 en France, et depuis s’est relocalisé en Nouvelle Zélande. Ce grand écart géographique, on le retrouve transposé dans la musique de ce one-man band pour le moins original. Jazz, trip-hop, electro, black metal et post metal cohabitent dans ce « Ingrats » qui ne fait que sauter du coq à l’âne au sein de ses dix titres profonds et riches. Destabilisant, « Gimme a break » débute un disque qu’on m’annonce comme post black metal avec une intro de jazz cinématographique. « Everything’s fine », lui, tranche nettement avec cette ambiance en proposant un black metal cru et pur. Du moins, pendant près de deux minutes, jusqu’à ce que les éléments plus progressifs ne viennent le parasiter. On a ensuite du trip-hop (« Underneath my words, the ruins of yours », « Live with it », un autre intermède jazzy (« Infinite boredom »), pour aboutir à la seconde moitié du disque qui montre un vrai talent pour l’hybridation des genres, en permettant à Netra de véritablement gagner ses galons de héraut du post metal. « Ingrats » est une merveille d’un genre qu’on pourrait croire éprouvé mais qui trouve toujours le moyen de rebondir et proposer autre chose.
Netra : Live with it