Scratch Massive s’est vite imposé comme une valeur sûr de la scène electro française. Du coup, chacune de ses sorties bénéficie d’une aura peut-être d’ailleurs démesurée pour lui, et d’attentes en rapport. Ou peut-être pas. Car le duo signe encore ici une electro / techno des plus intéressantes, modernes et efficaces. C’est « Last dance » qui a la lourde tâche de nous faire entrer dans le jardin de l’amour. Espiègles (et ignorants), on pourrait plus ici le qualifier de jardin des regrets tant le titre sonne mélancolique et froid, guidé par la voix vaporeuse de Maud. Mais il faut dire que ce titre évoque un poème de William Blake, pas Jo le rigolo dans ses vers, et pas du tout non plus dans cette œuvre L’ambiance générale de l’album est d’ailleurs du même accabit. « Numero 6 », avec ses sonorités et sa mélodie à la « Pass this on » de The Knife, joue dans la même division, celle des titres qu’on croirait échappé d’une bande originale de série télévisée ou d’un film, genre que le duo pratique de temps à autres, ensemble ou séparément. Les titres s’enchaînent et rivalisent d’union réussies entre claviers technoïdes et ambiance crépusculaires. Scratch Massive a toujours évolué dans un univers assez sombre, et même si selon le groupe ce quatrième album l’est moins que le précédent (ok, sur « Another day » et « Feel the void », à la limite, si on fait abstraction des paroles), on ne saurait le conseiller aux fans d’electro pop sautillante. Si en revanche le concept de beauté vous évoque la magnificence d’un ciel orageux avant la foudre, la poésie d’une zone industrielle dont la neige cherche à étouffer les respirations, alors vous tomberez sous le charme. « Garden of love » est de ces albums qui se dégustent, une ode au «slow living», un très bon disque en tout cas.
Scratch Massive : Last dance