Derrière RSAC, dont le nom complet est Red Samara Automobile Club, se cache Felix Bondarev, musicien russe un peu touche-à-tout et doté d’un esprit apparemment assez tordu. Comment je le sais ? Parce que j’ai des yeux et des oreilles. Si « I still love you », le premier titre de ce court album (10 titres, 32 minutes) pourrait facilement faire penser à l’electro pop d’une Billie Eilish (d’ailleurs, la voix de la chanteuse du titre ne fait rien ou pas grand-chose pour nous faire changer d’avis), si on a le clip bien déviant devant les yeux, ou pire, la pochette du disque, il est légitime de se poser des questions sur la santé mentale du créateur. Bon, je n’ai hélas pas de réponse à ces questions, donc je vais me contenter de relater les faits. Le contraste entre l’image et la musique est assez fort. Ici, l’electro pop est cool, susurrée / chantonnée / parlée par Felix lui-même ou sa comparse (dont je suis incapable de retranscrire le nom). Ici et là, des éléments hip-hop et r&b viennent pointer leur nez. L’ensemble reste assez classique, on y sent un certain second degré, et à vrai dire on est assez frustré de ne pas avoir accès aux paroles (la quasi-totalité est en russe). Musicalement, c’est efficace mais pas de tube à l’horizon, ni vraiment de titres accrocheurs ; chaque chanson semble être une déclinaison des précédentes. Attention, je n’ai pas dit que c’était mauvais, ou même répétitif (ou un tout petit peu, alors) ; c’est juste un style très personnel qui plaira ou ne plaira pas, mais dans ce cas si le premier titre ne vous revient pas, inutile d’insister pour les suivants, ce sera « niet ». Je ne sais pas ce qui est populaire ou pas dans le pays de l’oncle Yuri, mais pas sûr que ce genre assez détaché et sombre dans sa diction et son ambiance puisse percer chez nous, à part auprès d’un public averti. Ce que vous êtes désormais. Dernière surprise, le disque sort (ou est au moins distribué) chez Universal. Avec cette pochette ??? Oui. WTF jusqu’au bout, voici donc un ovni sonore !
