
Le combo suédois Eastern High est plutôt jeune (formé en 2015), cependant son deuxième album « Halo » ici présent prouve que l’expérience n’est pas tout ; le talent existe bien. Les deux hommes aux commandes, Ola et Johan Svensson (frères de sang et d’armes) bâtissent un édifice heavy progressif mélodique mais qui ne crache pas sur de bons gros riffs musclés et un chant à l’avenant une fois de temps en temps. Voilà qui pourrait correspondre à pas mal de groupes du genre, non ? Sur le papier, oui. Mais quand on se met les huit titres de ce disque sous le tympan, on n’est moins à même de comparer à d’autres. Les titres sont pêchus, la technique est là, et si la dimension prog se traduit par les structures et arrangements, « Halo » sonne quand même plus moderne que bien des productions « du genre ». En fait, il ne se rattache pas vraiment à un genre particulier. Ne serait-ce que par le choix vocal (des parties très diversifiées, entre chant aérien, metalcore, punky), Eastern High se démarque de ses camarades. Mais les titres sont aussi assez variés dans leurs ambiances, avec des réminiscences discrètes du passé thrash des frangins, une ambiance générale assez sombre et mélancolique, et un don pour faire rentrer toutes les émotions et la créativité dans un format assez concis (5 minutes de moyenne). En plus, ici, ce sont les guitares qui priment sur les claviers (et autres), et mine de rien, ça aussi, ça fait la différence. Les thèmes développés sont la santé mentale, la dystopie, la dépression, le deuil, et dépeignent le cheminement personnel des compositeurs. Le résultat de tout ça, c’est un album vraiment très agréable et plus moderne que ce à quoi on pouvait s’attendre, de la part d’une formation que je n’ai pas du tout vu venir et qui m’a vraiment bluffé.