Jarrod Gosling (rien à voir avec Ryan) est un touche-à-tout. Pour ma part, et concernant Adopte Un Disque, vous pouvez en trouver la trace sur I Monster, projet electro fourre-tout assez génial auteur de quelques hits (je vous laisse la surprise, mais vous en connaissez forcément un). Avec Regal Worm, le monsieur mélange rock progressif, rock psychédélique, jazz rock, rock baroque, et un peu tout ce qui lui tombe sous la main et qu’il a envie d’utiliser. Un mélange très anglais qui évoque autant un Van Der Graaf Generator qu’un Lupen Crook, soit beaucoup de fantaisie et de liberté artistique et une construction kaléidoscopique de haute volée. En d’autres termes, si vous cherchez quelque chose qui sorte vraiment de l’ordinaire, y compris si vous êtes déjà chez vous au sein de la sphère prog, arrêtez-vous là. Cerise sur la pièce montée Escherienne, l’ensemble du disque est assez léger ; ça change vraiment des albums torturés à l’extrême (et oui, c’est bien un amateur de ces disques qui parle !). « Pig views » est tellement diversifié dans ses formes, ses durées, ses ambiances qu’il m’est impossible d’en déterminer le moment le plus touchant / fort / fou. Ce disque est un peu le pendant moins rock du « California » de Mr Bungle ; un foisonnement d’idées, un multivers toujours de bon goût et parfaitement maîtrisé. On l’aime ou on le rejette en bloc, mais Regal Worm ne peut pas vous laisser indifférent. Et le fait qu’il ait déjà gagné un prog award ne m’étonne pas : avec ce disque, il risque bien d’en gagner un deuxième !