Il a bouffé du lion, le Rockin’ Squat ; troisième album en trois ans pour le leader du légendaire Assassin. Le Mc surfe sur les références musicales actuelles en faisant de ce « PP+ », suite directe de « Prison planet », une galette aux sonorités futuristes et étranges. Pourtant, paradoxalement, le flow est ici assez cool. Cool mais affûté, comme on peut s’en douter si on a déjà croisé le chemin du monsieur. « Pixel » lance les hostilités et étonne par son utilisation d’un léger voile d’autotune. Cependant, le titre est finalement assez accrocheur pour que j’oublie ce fait. « Nouvelle dose » et d’ailleurs, la plupart des titres, dévoile le mode de pensée de l’artiste, qui a peu changé depuis « L’homicide volontaire » ; faire son propre chemin, ne pas chercher de fausses excuses, s’élever par la pensée. A côté de ça, il y a ici une bonne part de critique sociétale, de cynisme. On pourrait y voir une forme d’amertume, de « c’était mieux avant » . Mais en fait, ce n’est pas ce qu’il dit : c’était pareil avant, c’est juste qu’on met des mots différents dessus, et qu’on arrête pas de chercher des responsables au lieu de regarder les problèmes en face, ou parfois se regarder en face. Bon, honnêtement, et malgré ses qualités, « PP+ » n’est pas mon œuvre préférée du monsieur. Bien sûr, il y a une certaine variété des invités et des ambiances. On va croiser l’ancien, Doc Gyneco, et à côté de ça la chanteuse R&B Robin. Ok, il n’y en a que deux, mais on se rend compte tout de même que Rockin’ Squat ne se ferme pas de portes. Mais les titres se ressemblent tout de même dans les thèmes et les instrus. J’aurais de plus souhaité trouver un peu plus d’énergie et de folie ici. Peut-être la prochaine fois ?
