« Cuts » est le quatrième album des suédois de Port Noir à voir le jour, mais c’est le premier à atterrir ici. Pourquoi ? Probablement parce que je n’ai pas été assez attentif. C’est dans mes mails non lus que j’ai trouvé trace de celui-ci, ou plus exactement d’une proposition d’interview. L’occasion en tout cas de rattraper mon retard. « All class » débute sous des cieux electro rock. Quelque chose de plutôt classique dans la forme, mais qui vous agrippe dès le départ avec ses sonorités modernes et indus et sa voix accrocheuse. Un titre qui me rappelle fortement le Modestep de « Machines » : le côté tube instantané un peu plus discret. « Wild » suit à peu près le même chemin, avec de belles guitares bien puissantes mêlées à une émotion portée par la voix et une écriture pop. Le riff de « Sweet & salt » se fait plus rock, mais le rythme et la structure restent identifiables. Pas le meilleur titre du lot. Je lui préfère largement une « Emerald green » qui joue également sur plusieurs tableaux mais le fait mieux. Est-ce que Port Noir fait entrer, comme je le lis ça et là, le R&B, le rock progressif, voir le hip-hop dans l’équation ? Bof. En fait pour moi il vient se placer dans la continuité de pas mal de formations suédoises qui mêlent depuis 10 ou 20 ans une sensibilité new wave / electro pop à quelque chose de plus radical et sombre au niveau ambiance, avec une jolie pointe de modernité et une culture rock qui ressort à l’occasion. Bon, bien sur, Port Noir va plus loin que ça, et bien malin serait celui qui devinerait son origine géographique, ou d’où est venu musicalement le duo. Quelle importance d’ailleurs ? En revanche, le lien de parenté avec un Royal Blood (et ce que le groupe est en train de faire de sa carrière) est très sensé. Mais là où Port Noir a dévié, c’est dans sa constance. Non pas parce qu’il en manque, mais parce qu’il en abuse. En effet, les titres de ce « Cuts » ont une fâcheuse tendance à se ressembler. Dommage car on sent le groupe capable d’amener bien plus de choses ! Ceci dit, on ne pourra que qualifier cet album de franche réussite, et si on peut regretter sa trop grande homogénéité, pris un par un, chaque titre ou presque est imparable !
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