EVA HELIA : Douleur douceur

Je ne suis vraiment pas branché par la chanson française. Ayant une vie intérieure très riche, j’ai plutôt besoin d’interpréter les titres que j’écoute, de les adapter à mon propre ressenti, mes émotions, mon vécu sans la « béquille » du texte. J’ai donc toujours un peu de mal avec le chant francophone en général. Alors que j’aime un titre de ce type est assez rare, et un album, n’en parlons pas. J’avoue que si on m’avait présenté le projet d’Eva Helia sans que je puisse auparavant l’expérimenter sans à priori, je ne m’y serai probablement pas intéressé. J’ai tellement l’habitude de me retrouver face à des disques de chanson complètement stéréotypées qu’il faut me pardonner. Mais voilà, j’ai reçu le titre « Douleur douceur » via groover, et j’y ai trouvé autre chose. Une forme d’electro pop assez téméraire, qui tranche avec les habitudes des deux genres. Pourtant, j’ai mis un moment à me lancer sur l’écoute de l’album. Parce que, simplement, je me disait qu’on m’avait envoyé le titre qui sortait du lot, et que le reste allait s’avérer décevant. En fait, non. « Timidité » joue également avec les codes. On y perçoit la base piano-chant de la jeune morlaisienne, mais le rythme et la voix s’y font assez facétieux. La féministe « Je t’ai vu » est plus classique mais la mélodie est toujours chargée d’une mélancolie un peu glacée. « Douleur douceur » suit la même voie avec un petit quelque chose de grandiloquent dans la forme. Sur « Narcisse » et « Et si l’aube », la dame laisse plus de place au rythme, les titres se font presque dansants, mais leur forme reste plus qu’acceptable pour moi. Enfin, « Nuit noire » semble renouer avec le piano… avant de basculer de nouveau vers une electro assez dark et riche en émotion. Au final, ce premier ep, s’il souffre parfois de petits tics instrumentaux et vocaux, s’avère vraiment très réussi et mérite que l’on s’y intéresse !

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