Sorti en 2019 d’un formol qu’il n’aurait jamais du rencontrer, le projet Pedro The Lion de David Bazan dégaine ici le deuxième nouvel album des cinq annoncés. Sur le précédent, et malgré quelques jolies formules (et une « My phoenix » superbe), votre serviteur n’avait pas encore été subjugué. Le « groupe » ne change pas son fusil d’épaule en pratiquant toujours une indie pop mélancolique et amère, aux titres générés par et générant de la nostalgie. Bazan a des comptes à régler et continue de le faire en musique. Son passé nourrit son avenir : la nouvelle partie de sa carrière semble être une autobiographie musicale. Ainsi, si « Phoenix » parlait de l’enfance du monsieur à Phoenix, Arizona, ici on passe, via le déménagement à Lake Havasu City, à la préadolescence, et toutes les découvertes et aventures que celle-ci peut engendrer. En particulier, bien sûr, l’amour (« Own valentine », et l’amour de la musique (« First drumset »). Finalement, les dix titres de ce sixième album se concentrent sur un an de vie, et si loin de la réalité actuelle de David Bazan que celui-ci a du se ressourcer sur place pour faire resurgir des souvenirs oubliés. Musicalement, on ne s’éloigne pas trop de ce qu’on connaît déjà. Tout au plus peut-on remarquer ça et là quelques éléments nouveaux ou empruntés, comme cette espèce de guitar synth sur « Old wisdom ». Je trouve ce disque plus homogène que « Phoenix », on sent que les compositions ont été composées de façon plus rapprochée. Malheureusement, on ne trouvera pas de hit immédiat comme celui cité plus haut. De fait, l’album est pour moi moins frais et percutant, et je reste un peu sur ma faim, en espérant que le prochain, basé sur le temps de David Bazan passé à Santa Cruz avec sa famille, soit un peu plus percutant.
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