En 1991, avec la sortie du « Nevermind » de nirvana, le grunge explose. A la base invention de journalistes goguenards, le terme va désigner un genre qui n’en est pas vraiment un. Et tous les labels, petits et gros, vont s’engouffrer dans la brèche pour tenter de nous refourguer n’importe quel groupe habillement négligemment et proposant une musique alternative à la rébellion adolescente prononcée. Pearl Jam, donc, débarque dans la foulée, en 1992, avec ce premier album exemplaire. Une guerre creuse les oppose à un Kurt Cobain qui a bien pigé qu’ils ne jouaient pas dans la même catégorie musicale, mais l’exprime de façon fort peu cordiale. Alors non, « Ten » n’a pas grand-chose de grunge, à part les fringues de ses musiciens. Il s’agit plutôt de rock alternatif. Le chant un poil plaintif de Vedder ne cache pas complètement le côté simplement rock de la musique des américains, qui bien que biberonnés au punk, se rapprochent déjà ici d’un genre beaucoup plus grand public qui verra leur fanbase s’étoffer à raison une dizaine d’années plus tard. Passée cette querelle d’étiquetage, il y a des chansons superbes, qu’elles prennent la forme de brûlots rock, de ballades touchantes ou qu’elles aient le cul entre deux chaises ; « Even Flow », « Once », « Jeremy », « Garden », « Black »… Inutile de lutter, le combo sait comment faire pour toucher en plein cœur les auditeurs. « Ten » s’impose vite comme un disque bigrement excitant, et ouvre des perspectives d’avenir rayonnant pour Pearl Jam. Mais ça, c’est une autre histoire…
Pearl Jam : Jeremy
Pearl Jam : Even flow
Pearl Jam : Alive