
Quand déjà tu fais du dark ambiant industriel, tu n’as pas vocation à pondre des titres guillerets. Mais quand en plus tu te retrouves confiné et que tu n’as plus que tes compositions pour t’échapper… Inutile de vous imaginer ce que ça donne, puisque vous allez l’écouter aujourd’hui à l’occasion de la sortie du quatrième album de ce projet italien. « Maleficio » nous amène doucement dans sur le territoire de Pavor Nocturnus avec ses discrets cliquetis, ses avancées tragiques et lancinantes, son rythme progressivement tribal. « La vergogna » (= «la honte ») nous enjoint à une sorte de confession et de repentir (comme si l’ambiance pesante n’était pas suffisante ?) en introduisant des samples vocaux, pendant que la musique se fait plus rythmée et electro, ce qui lui va très bien. Juge et bourreau, Pavor Nocturnus nous soumet à « La mattanza » (= « l’abattage »), plus horrifique mais curieusement moins directe, où nous sommes entourés de cris de souffrance. Nous voici plongés dans l’« Abisso », immense charnier où les prêtres de la mort déambulent en faisant tinter leur cloche. La « Supplica » ne suffit pas ; nous voici parvenus au chapitre final, l’« Ecatombe » implacable sans plus aucun sentiment ni once d’humanité. Eugenio Mazza nous prouve ici qu’il sait et qu’il aime varier les sonorités et ambiances. On aurait aimé se voir proposer un peu plus de titres rythmés, mais dans l’ensemble c’est une œuvre qui tient ses promesses funestes, bien à sa place dans le catalogue Cyclic Law.






