
Chez Cold Meat Industry, on aime la musique sombre, très sombre. Sorti de terre en 1987, le label est déjà bien établi lorsqu’il propose à ses fans (un label avec une identité aussi forte est scruté à chaque sortie) le premier album du projet suédois Atrium Carceri. Un bon plan, puisque celui-ci est amené à durer et devenir l’un des acteurs majeurs du genre dark ambiant / industriel. Et aussi l’un des premiers à conjuguer ces deux styles de niche. Ce premier album pose donc les bases. Simon Health a choisi, d’abord, de produire des titres assez courts, ce qui est plutôt inhabituel mais permet plus de changement d’ambiances. Bon, bien entendu, il faut aimer et connaître ce type de musique pour en profiter pleinement. Et ici, les plages ambiantes se font moins désolées, plus cinématographiques, plus menaçantes. Sentiment renforcé par l’afflux de samples industriels et glauques ; cliquetis, fracas, frottements, crissements, effets jouant sur la spacialisation du son, voix… Tout est mis en œuvre pour nous faire sentir étrangers et indésirables à ce monde. Et même si ça reste assez classique dans sa conception (à fortiori pris avec du recul), ça fonctionne. « Cellblock » est un pur moment de paranoïa post industrielle. Le danger y rôde en permanence, le seul espoir est la fuite, mais comment fuir quand on est enfermé ?