En rayon world metal, les israeliens d’Orphaned Land creusent depuis quelques années le sillon d’une musique apatride et pacifiste, certes chargée des influences de ses origines orientales mais n’hésitant pas à ratisser plus large, histoire de varier les ambiances et amener des respirations à ses titres souvent longs et épiques. Bon, ceci dit, ceux qui salivent à l’idée de déguster une nouvelle livraison du combo de Kobi Fahri en seront partiellement pour leur frais ici. En effet, « Kna’an » n’est pas un « vrai » disque du groupe, mais la bande son d’une…comédie musicale. Non, non, je ne déconne pas. Ceci dit, rassurez-vous, on est bien loin des bouses française débitées au kilomètre par des producteurs cherchant un profit immédiat et durable. « Kna’an », donc, c’est l’histoire d’Abraham, figure patriarcale des trois grandes religions monothéistes. Musicalement cette histoire aux nombreux rebondissements est un terrain propice aux titres épiques et mélancoliques qu’on connaît. Bien entendu, on aura moins de moments purement metal ; on s’adresse ici à un public plus large et pas forcément habitué au genre, tout ouvert d’esprit (ou pas) qu’il soit. On a bien en revanche les passages acoustiques, les voix féminines, les chœurs beaux à fendre l’âme . Mais le côté metal / rock sombre progressif d’Orphaned Land est tout de même bien représenté, et les aficionados, qui certes risquent de regretter les emportements doom / death, ne seront pas perdus pour autant ; on retrouve ici toute la subtilité et le feeling qu’on connaît, à peine refréné par les « besoins » de l’exercice. De là à dire qu’il s’agit d’un grand album, il y a un pas que je ne ferais pas, mais ça reste un en-cas exquis avant une véritable nouvelle offrande !
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