
Dymna Lotva est un duo biélorusse assez original. S’il est à placer quelque part entre doom, black et dark metal, il a tout de même une palette musicale bien plus étendue. Et il sait parfaitement doser ses effets. Preuve en est le titre d’introduction (« Come and see ») qui s’apparente à une espèce de longue introduction. « Buried alive » le suit et le prolonge en introduisant un chant clair mi-classique mi-folk du meilleur effet. Ce qui est original chez Dymna Lotva, c’est que souvent les titres ne suivent pas le cheminement classique que l’on connaît sur nos terres : ils s’abreuvent de post rock, de post metal, amènent de l’émotion par des biais détournés (ce superbe solo de saxophone sur « Hell », ce chant féminin) … Nul doute que les fréquents exils du groupe (qui s’est d’abord transféré en Ukraine, puis en Pologne) sont pour quelque chose dans le sentiment d’adversité et de désespoir déversé ici, autant que dans la richesse des orchestrations, structures et ambiances. Cet album est dense (plus d’une heure) mais ne s’avère jamais long ou pénible ; guitare, piano, section rythmique, cordes, claviers, saxo, voix et effets divers (quelques samples bien choisis notamment) travaillent de concert pour en faire une expérience à part et riche en émotion. Si la pochette utilise beaucoup de blanc, c’est la noirceur qui domine ici, tel un cancer qui s’étend sur chaque note, qui pervertit la beauté. Une noirceur qui s’exprime au travers de titres très mélodiques et mélancoliques, que les passages plus haineux contribuent à faire ressortir un peu plus. Bref, si pour l’instant Dymna Lotva est un inconnu sur nos terres, on peut espérer que grâce à ce troisième opus la malédiction prenne fin et qu’il élargisse son public à l’ensemble de l’Europe. Inspiré, maîtrisé, moderne et splendide de bout en bout, ce disque est un must have de la rentrée en metal extrême, tout simplement !