
Okkultist fait partie de l’écurie Alma Mater, nouveau label chaperonné par Fernando Ribeiro, ci-devant leader de Moonspell. Quand on connaît le goût du bonhomme pour le metal extrême, et la profusion de groupes là-bas, on a pas beaucoup de doutes sur la qualité de ce qu’on va trouver ici. La surprise, en revanche (bien que cela se généralise), c’est de trouver derrière le micro non pas un mais une vocaliste. Et quelle vocaliste ! Physiquement d’abord. Oh, je vous vois venir, me taxer de vicelard, de sexiste ou je ne sais quoi. Calmez-vous. En fait, ce que je veux vous dire, c’est que Beatriz Mariano fait vraiment peur, mais genre vraiment. Bon, je ne sais pas ce que ça lui coûte en maquillage (« un pognon de dingue » me souffle le petit Manu), mais son look est vraiment à l’avenant du genre développé par Okkultist, à savoir un death metal thrashisant bien brutal et evil. Sa voix est également largement au niveau, rappelant celle d’un Bill Steer de Carcass. Musicalement, le gang donne dans le death old school à la Morbid Angel, une couche de sonorités occultes plus proches du black en plus, sans que le tout sonne grandiloquent ou pompeux. Sec, cru, rapide et énergique, le death metal de « Reinventing evil » ne contredit qu’à moitié son titre un poil présomptueux, et c’est déjà pas mal du tout pour un premier opus dans un genre plus que surpeuplé. L’ensemble de l’album s’apprécie, celui-ci ne souffrant pas de temps mort, présentant des musiciens carrés et capables, des compositeurs appliqués. Si on jette une oreille sur leur précédent ep, on appréciera également le bond qualitatif effectué. Bref, c’est très positif !