Avec « Oscillation » en 2019, Oh Hiroshima avait prouvé, une fois de plus, qu’il savait amener son post rock sur des territoires où l’émotion et la puissance savent marcher au même rythme. Une belle réussite qui hélas n’aura pas suffi à retenir le bassiste Simon Forsberg, parti vers d’autres horizons en laissant le duo Jakob Hengström et Oskar Nilsson seuls responsables de leur destin. Qu’à cela ne tienne, ils se sont donc réparti les rôles et ont décidé de continuer sous cette forme à nous régaler avec leur musique. Et c’est tant mieux, car « Myriad » est, si c’est possible, encore plus réussi. Je vous l’accorde, c’est difficile à déceler lorsque les premières mesures très noisy de « Nour » nous accueillent. Mais le titre se déploie, et on perçoit bien vite les nuances, l’équilibre entre l’oppression musicale et la mélancolie de la mélodie et du chant. Car oui, pour celles et ceux qui n’auraient pas eu la chance ou l’opportunité de rencontrer Oh Hiroshima auparavant, cet élément est de ceux qui font la différence et permet aux non-amateurs de post rock de se raccrocher. Mais finalement, est-ce que ça en est vraiment, du post rock ? Pour beaucoup, le rapprochement avec le metal n’est pas une option, et pour moi celui avec le gothic / doom est une évidence, pour l’atmosphère sombre et désespérée qu’ils partagent. Pourtant, l’accordage des guitares n’est pas forcément typé metal, il est plus proche d’un rock indé. Vous comprendrez donc que « Myriad » est une multiplication d’influences et d’ambiances qui mises bout à bout décuplent le plaisir ressenti… A condition bien sûr de ne pas être allergique à l’un des éléments. Heureusement, ce n’est pas mon cas, et j’apprécie chaque instant de ces sept titres. Par rapport à « Oscillation », je trouve le son plus massif, et le spectre sonore est bien plus saturé, le groupe exploitant chaque espace libre. Une idée bien exploitée aboutissant sur un résultat excellent une fois de plus !
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