
Oceans Of Slumber est une formation texane qui officie dans un style à cheval entre le doom death, le metal gothique et le metal progressif. Et qui possède un bel atout en la personne de sa vocaliste Cammie Gilbert, dont l’organe est à la fois capable de puissance, de douceur et d’envolées, tout en restant très mesuré dans ses interventions. Tenez, lancez donc « The soundtrack to my last day », vous allez comprendre. Le titre a beau jouer les montagne russes, elle conserve une relative sobriété tout du long, et parvient quand même à garder captivé l’auditeur. Je ne sais pas ce que fait la jeune femme dans le civil, mais elle est la preuve vivante qu’il n’est nul besoin de crier pour se faire entendre. Pourtant, n’en doutez pas, la jeune femme en a sus le capot. Le groupe aussi d’ailleurs : ce quatrième album a beau axer ses efforts sur l’émotion, il s’avère assez copieux en terme de technique. Mais ça ne se traduit pas par d’incessantes démonstrations, plutôt par de multiples changements de rythmes et d’ambiances au travers des douze titres de ce disque. Ce qui peut d’ailleurs le rendre un peu difficile à suivre parfois ; des plans black (sur « Pray for fire », les gars ont piqué un riff épique à Enslaved), du doom death de papa, de grosses doses de prog, une lichette de jazz rock, beaucoup de metal atmo… Tout ça étalé sur presque une heure et quart (même si le dernier titre, une reprise du « Wolf moon » de Type O Negative tranche un peu), ça a de quoi donner le tournis. Pour être franc, un peu trop pour moi d’ailleurs. Je trouve que, globalement, ce disque éponyme très bon. Mais je suis un peu gêné par cette juxtaposition d’ambiances ; j’aime les plaisirs simples. Enfin, correction : j’aime les plaisirs simples pour certains styles. Le doom death, par exemple. Bon, pour être clair, ce disque marie des trucs diamétralement opposés, et superpose une voix limite soul, ce qui paraît assez dingue. Mais il fait ça avec un sérieux de pape. Pas assez de l’un, trop de l’autre, vous voyez le topo ? Du coup ma digestion est difficile, et je suis chonchon. Ok, ça m’empêchera pas d’y revenir, mais quand même.






