
Les américains sont malins. Ils kiffent le heavy metal, mais le genre souffrant d’une image vieillotte, ils ont choisi de lui asséner un bon coup de black derrière la nuque pour lui donner un coup de jeune et lui rendre l’aura maléfique qu’il avait dans sa prime jeunesse. Sur ce troisième album, Nite appuie un peu plus son assise dans le blackened heavy metal en proposant des titres plus pêchus ; pas une mauvaise idée. La forme est plutôt classique bien sûr, mais les titres sont à la fois puissants, mélodiques et diablement malins. La voix rauque de Van Labrakis amène vraiment la musique du groupe dans une autre dimension, et pourra faire adhérer les non-amateurs de heavy à « Cult of the serpent sun ». Bien sûr, on retrouve toujours ces chorus de guitare tyiques, ces intonations, cette structure, mais il y a autre chose, un renouveau, et ça change tout. Cette magnifique pochette de Adam Vick est à cette image ; un mélange d’imagerie old school et d’une modernité bien noire, qui pourrait presque rappeler certains des titres moins maléfiques de Behemoth, ou du moins de Nergal au sein d’autres projets et collaborations. Je dois dire que je ne m’y attendais pas, mais je trouve cet album vraiment bon. J’apprécie le travail des guitares, qui savent rester sobres, la variété des titres qui choisissent de ne pas se suivre et se ressembler comme dans beaucoup d’autres œuvres du genre. Nite parvient à bluffer ses auditeurs sans jamais en faire trop.