
Les suédois de Darkane oeuvrent depuis 1998 dans un style fluctuant, riche des expériences passées et présentes de l’ensemble de ses membres au sein de formations death, thrash, heavy et black. Autant dire que la musique du groupe est aussi tendue que riche en changements de rythme et d’ambiance. “Inhuman spirits” est le septième album du combo, et met fin à neuf ans de silence et de changements de line-up. On y retrouve donc encore le vocaliste d’origine Lawrence Mackrory et les mêmes titres techniques, pêchus, accrocheurs et puissants. Pour moi, le plus dur est de passer au-dessus des vocaux teintés heavy metal, auxquels mon oreille a eu le temps de se déshabituer après des centaines et centaines de disques de death, black et compagnie. Ce qui fait que mon appréciation sera certainement biaisée. Mais les qualités sont bien là : les dix titres de cet album se montrent assez malins pour ne jamais sonner exactement de la même façon, tout en respectant une unité qui fait qu’on reconnaît la patte du groupe. Tout ça peut éventuellement sonner assez clinique, tant chaque élément est calibré, chaque passage millimétré et calibré. Darkane est précis et efficace, c’est indéniable. J’irais même jusqu’à dire que c’est un rouleau compresseur. Mais il fait bien attention à varier les ambiances, ajoutant une fin symphonique par ici, un passage plus death par là, ralentissant ou accélérant le tempo, aménageant de la place pour un break malin, un solo bien killer… Une performance d’autant plus impressionnante que « Inhuman spirits » est un album autoproduit. Alors oui, au bout d’un moment, on peut se fatiguer de l’excellence, et trouver que les titres tournent un peu en rond. Mais on ne peut pas affirmer sans mauvaise foi que ce retour est décevant.