
J’ai un côté geek un peu prononcé. Comme pas mal de gens de ma génération (même si j’ai l’impression que ça reste plutôt masculin, on était pas encore woke à l’époque), les comics ont développé mon imaginaire, mon sens des valeurs. Et encore aujourd’hui, le multivers continue de me faire vibrer. Alors oui, je en connaissais pas New Villain. Et je ne suis pas non plus assez doué en langue pour capter tout ce que New Villain nous offre dans ses textes. Mais le fait qu’il utilise l’imagerie, qu’il truffe ses textes de références Marvel et qu’il en manipule aussi certains gimmicks mélodiques, ça me plaît. En plus, « Quantumania » a le bon goût de pratiquer le rap à l’ancienne. Le flow est affûté, sûr de lui, ne se cache jamais derrière des effets bon marché. Le groove est là, tranquille et classieux, les sonorités old school tournent mais jamais à vide. Bien sûr, j’aurais bien aimé que l’ambiance héroïque et tragique de « Quantumania », sur lequel New Villain rappe sur le générique de la série « Loki », s’incruste un peu plus au sein des titres. Mais le mec sait quand même très très bien choisir ses instrus, et le disque sonne magnifiquement east coast. Et quand le côté haut en couleur et « cosmique » est ajouté (comme sur « Gon & Killua »), on confine à la magie. Alors oui, New Villain n’est pas Mobb Deep. Mais eh, on va se le dire les gens, Mobb Deep n’a pas lâché que des classiques, loin de là, et sur « Quantumania », il n’y a a pas un titre que j’ai trouvé mauvais. Alors ce serait pas déjà un très bon bilan ?