Deuxième album pour le duo Fixpen Sill, soit Vidji et Keroué, ex-collègues de Nekfeu. Au programme, du rap désinvolte mais loin d’être inoffensif, posé sur des instrumentaux malins entre jazz, electro et street, très bien pensés car ni trop marqués par l’époque ni vraiment old school. Ici, ça parle de quotidien avec des rimes riches, ça groove sans envie de danser, ça cabotine dans le caniveau. Les voix de Vidji et Kéroué se complètent parfaitement, les textes ne sont ni trop sombres ni trop empreints de second degré, ce qui aurait vite pour effet de les faire passer pour des clowns. « Edelweiss » n’est peut-être pas un disque aussi rare qu’il le voudrait, mais présente assez de qualités pour qu’on s’y penche. Le duo est moderne dans son approche comme dans ses textes, ne se prend ni pour un modèle ni pour un outsider ; c’est un rap à taille humaine, développé et interprété à l’instinct. Parfois ça fait mouche (« Casse-tête » et « Tel quel » sont assez bons dans le genre), parfois ça fait flop (le vocoder de « Hobo » m’a un peu fait déglutir), et il y a tous ces titres qui se situent entre les deux… Comme pas mal d’artistes français, Fixpen Sill parvient à m’embarquer avec ses textes mais rarement avec ses prod’ un poil trop timorées. A suivre quand même.
Fixpen Sill : Edelweiss