Les pays de l’est regorgent de formations extrêmes vivotant, rampant dans l’ombre, en attendant leur heure. Et celle de Neolith pourrait bien être venue. On ne peut pas dire que c’est grâce au piston ; le combo a été formé en 1991. Et en a bien bavé durant toutes ces années : passé de petit label en petit label, goûté aux joies des remaniements de line-up, aux changements d’orientation musicale (à l’origine, ça jouait doom/death, essayez d’en retrouver des traces…), et même à la tragédie avec le décès de leur batteur en 2008. Alors, ok, ils l’ont certainement méritée, cette petite part du gâteau. Mais franchement, vous m’avez bien regardé ? Vous pensez que j’attribuerai une note aussi élevée par pitié ou compassion ? Ça sert à rien ces trucs-là, je les ai balancés il y a longtemps avec mes premiers écouteurs ! Non, si Neolith mérite son heure de gloire, c’est juste parce que son dernier album est une tuerie. Brutal mais pas trop, technique mais pas trop, diversifié mais restant globalement homogène et logique, original tout en restant très lisible, il a tout ce qu’on peut demander à un disque de ce genre. Mêlant dark, black, metal indus et thrash, chaque titre martèle la personnalité du groupe, son talent de composition, la justesse de dosage de ses éléments, en particulier des parties électro, très réussies mais délivrées homéopathiquement, ce qui ne leur donne que plus d’impact… Les quarante petites minutes de ce disque passent trop vite, c’est là son principal défaut. Si bien que je me le suis enfilé deux fois et demi de suite avant de me décider à passer à autre chose. Très, très bon.