
Il y a quelques années, je pensais (comme tous les 15 jours diront les vilains) avoir trouvé « mon » groupe chez Murder By Death. Une country gothique racée, sauvage et bien sombre. Depuis, lorsque sort un nouvel album des américains, je préremplis mon canevas en indiquant le style « country gothique ». Mais pourquoi est-ce que je me fais autant de mal ? Bah oui, ça fait quand même un moment que ce qualificatif ne colle plus aux frasques musicales de Murder By Death. Bien sûr, on est pas encore dans le festif ou le neurasthénique, mais la noirceur a peu à peu cédé du terrain à un peu de couleur. Si bien que le qualificatif « folk rock » sera plus adapté ici. « Egg & dart » est le dixième album du groupe de Bloomington, et a été pensé et conçu comme si c’était le dernier. Comprenez qu’il s’agit bien d’un album d’adieu. Sa particularité est qu’il a été entièrement autoproduit grâce à un kickstarter-éclair (24h pour récolter plus de 750000 dollars, excusez du peu) et qu’il sera suivi d’une grande tournée d’adieu (malheureusement cantonnée aux Etats-Unis). Chaque titre flirte donc avec une nostalgie et une mélancolie certaines, ce qui pousse Murder By Death à déclarer qu’il s’agit de leur album le plus beau et triste. « Egg & dart » est d’ailleurs une métaphore sur la vie et la mort. Et donc ? Est-ce que cette flèche atteint sa cible ? Et bien, une fois qu’on y est entrés, c’est pas mal, en effet. Bon, ça n’atteint pas les sommets déjà croisés par le groupe, mais une « Ick », une « Sorry », une « So long » ou une « No matter now » font bien le job. Et si je continuerai longtemps à regretter les bombes d’antan, clore le chapitre Murder By Death par un disque comme celui-ci est plus qu’honorable.






