Ah ben merde, si je m’attendais à ça ! Il y a quelques années, je découvrais les américains de Murder By Death et leur gothicana d’exception. Depuis, bien des années sont passées, avec des déconvenues, le groupe ayant progressivement abandonné sa hargne au profit d’une forme tout aussi mélancolique mais bien plus (trop?) sage de folk rock. Le voir continuer sa carrière n’a rien d’une surprise, mais le fait de le voir sortir un disque de reprise l’est plus. Et constater ce qui s’y trouve en constitue une plus grande encore. Pensez donc : cet album de reprises débute par « Waltz #2 », l’un des meilleurs titres de l’une de mes idoles, Elliott Smith. Bon, mon enthousiasme sera de courte durée, car ici, le groupe ne fait qu’un petit effort d’appropriation. Le titre ressemble quand même beaucoup à l’original, avec juste quelques éléments de différence, mais n’en a pas la délicatesse ; alors pourquoi pas trancher complètement ? « Highwaymen » revisite Jimmy Webb, rendant son titre moins grandiloquent, moins dramatique, mais il aurait aussi pu devenir plus outlaw… Pas mauvais tout de même. Nouvelle surprise avec la reprise de « The logical song » de Supertramp, que je n’attendais pas ici, mais à laquelle le traitement folk / americana va assez bien. Suivent «Unravel » de Bjork, surprenante, « XTC vs Adam Ant » de They Might Be Giants, qui je pense sera toujours aussi bonne peu importe la version, une « We made heaven » dont je n’ai su déterminer la provenance mais qui n’apporte pas grand-chose… Et enfin, on atteint la fin du voyage, « Creep ». Bien sûr, comme beaucoup, je pense de suite à Radiohead. Heureusement, c’est bien plus original que ça. Arrivé là, il faut que je vous explique que ces reprises ne sont pas, comme l’indique le titre de cette collection, du choix du groupe, mais bien un appel à proposition des fans. Et les fans ont été facétieux en proposant la chanson de TLC. Ce qui constitue peut-être la reprise la plus drôle et intéressante du parcours. Quoi, sept, c’est tout ? Et oui, malheureusement, nous n’en aurons pas plus. « As we wish » n’est pas une purge, mais s’avère un peu trop léger et timoré pour représenter autre chose qu’une passade. Dommage !
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