
Sixième album pour les français de Mourning Dawn, toujours adeptes d’un black doom lancinant martelé selon les envies du combo en français ou en anglais. Le disque débute d’ailleurs par un long « Tomber du temps » au texte assez ésotérique, appuyé d’ailleurs par des samples vocaux qui viennent appuyer le texte en le conceptualisant encore plus ; une sympathique entrée en matière, sur laquelle on est surpris et contents de découvrir l’intervention certes classique mais bienvenue d’un saxophone. « Blue pain » (qui n’a rien à voir avec le goûter de Stitch) va plutôt chercher son inspiration vers quelque chose de plus gothique, rappelant un peu l’école scandinave ; très bonne chanson, dont le ton forcément plus catchy est nuancé par les vocaux déchirants de Laurent Cholet. « Borrowed skin » est plus courroucé et intense, et s’avère également très convaincant. La beaucoup plus retorse « Apex », avec ses mélodies atonales, est bien plus difficile à appréhender et me laisse un peu sur ma faim, même si j’en perçois bien le côté désespéré. « Suzerain » renoue avec le français, et surprend avec son gimmick drill et sa quasi-absence de chant ; un choix aussi audacieux que couronné de succès. « The color of waves » se fait bien plus doom et profond, et nous sert un chant death déchirant de souffrance et des guitares lancinantes ; ça sonne un peu classique, mais ça fonctionne parfaitement. Enfin, « Midnight sun » dénote avec ses éléments rythmiques limite indus et son format un peu plus expérimental. Mourning Dawn fait donc tout ici pour indiquer à ses auditeurs qu’il est capable de tout, imprévisible et créatif, et « The foam of despair » est un beau résultat, même si son ambition lui donne au final l’image d’un disque un peu décousu.