Le mal dort mais ne meurt jamais. C’est ce que semble nous hurler le groupe suédois Mork Gryning, l’un des fers de lance de la deuxième vague black metal des années 90, absent de la scène depuis presque 20 ans et que revoilà toutes dents dehors, bien décidé à nous faire ravaler notre bulletin de naissance. Et il pourrait bien y arriver. Bien sûr, on pourra arguer que le groupe a choisi la sécurité, en proposant un style qui rappelle bien celui de « Tusen ar har gatt », son premier album paru en 1995. Mais soyons impartiaux ; ce n’est pas parce qu’on essaie de faire quelque chose qu’on y arrive. Or une fois passée l’intro de l’album, « Fältherren » nous plonge avec délice et cruauté au sein d’un album certes classique, mais aussi épique et puissant. Par la suite, Mork Gryning varie un peu les plaisirs en se montrant tantôt plus heavy, thrashy, ou en aménageant des pauses par le biais de jolies interludes (« Hinsides », « For those departed », et l’outro « On the elysian fields »). Mais quoi qu’il fasse, il le fait bien. Et se montre assez malin pour ne pas tenter la course à celui qui sera le plus intense et le plus evil ; à quoi bon ? Alors oui, la coloration (hu hu !) black metal est évidente, mais « Hinsides vrede » conviendra probablement aux amateurs des différents sous-genres de la musique du grand cornu. On y décèlera aussi, en grattant un peu, des influences gothic metal et peut-être même rock. Avec toujours, rassurez-vous, ce son typiquement suédois qui nous régale de bout en bout. Inutile donc de disséquer plus « Hinsides vrede » ; c’est du travail, pas mal probablement, mais du travail d’orfèvre. Toujours aussi doué pour intégrer de la mélodie à son black dark metal, Mork Gryning signe là un retour éclatant.
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