Monolord n’a pas chômé depuis sa formation en 2013. « Rust » est son troisième disque, et le combo s’est déjà taillé une jolie petite réputation dans le milieu. Celle d’une formation sur laquelle il faut compter, tout simplement. Pourquoi ? Parce que Monolord a une personnalité, un son.
Un son à planter des voitures dans le sable, littéralement. Lourds, lents, rongés de fuzz, mais toujours axés sur les mélodies, ses titres ne prennent certes jamais au dépourvu l’auditeur, qui sait très bien ce qu’il vient y chercher, mais lui lustrent les poils à la graisse à moteur comme peu d’autres savent le faire. Alors oui, « Rust » sait où il va, et on le sait aussi en montant à bord, et finalement si le voyage prend volontiers des airs de road movie de routiers de l’enfer, on est bien conscients d’être à bord d’un monstre aux roues tellement démesurées qu’on ne ressent jamais les cahots de la route. Pas de surprise donc, mais pas de déception non plus. Chaque titre fait mouche ; riffs surgras, voix heavy planant entre Neptune et Pluton, refrains imparables… Et puis paf, on perçoit tout de même une inclinaison rock plus prononcée, on apprécie l’orgue de « Rust », on se demande si Monolord a abusé de My Dying Bride avec « Wormland »… Bon, ok, ça ne relève pas vraiment de la révolution sonore, mais ça justifie quand même une fois de plus qu’on succombe sans mal à cet album d’une puissance et d’une intelligence bluffantes, qui se paie le culot de terminer par un titre-fleuve de presque 16 minutes (« At niceae ») carrément excellent.