J’avoue, j’ai fait l’impasse sur la récente période plus rock du musicien-restaurateur Moby. Du coup, je n’ai pas entendu une nouvelle note de l’américain depuis 2011 et l’album « Destroyed ». Le retrouver aujourd’hui dans une configuration plus électronique est donc une surprise. « Mere anarchy » nous accueille, superbe titre electro-pop à la mélancolie prégnante : on se prend vite à espérer que le reste sera du même tonneau. « The waste of suns » prend un chemin beaucoup plus trip-hop nineties : oui, pourquoi pas puisque c’est bien fait. « Like a motherless child » n’a rien à voir avec le negro spiritual : premier single du disque, il mixe techno, electro-pop et pop, en mode Tricky. « The last of goodbyes » et « The ceremony of innocence » et « The tired and the hurt » suivent un chemin nineties déjà bien arpenté il y a quelques années : on commence hélas à sérieusement s’ennuyer ici. « Welcome to hard times » s’avère un peu plus excitante quoique tout aussi classique dans sa forme trip-hop grand angle à voix féminine. Une formule que Moby n’a semble-t-il pas fini d’exploiter, puisqu’il réitère l’essai de bien des façons encore par la suite, jusqu’au dénouement final. Alors oui, tout est un peu trop beau, et si rien ne blesse, c’est parce que chaque angle est poli plus que de raison et que ce disque ne comporte vraiment aucune prise de risque. Moby y recycle ce qui a fait sa réputation et son succès, sans penser une seconde que le genre a fait son temps, trop proche d’un « Everything is wrong », et à peine réactualisé. Et ben, moi qui partais pour me réengager, me voici déMobylisé…
Moby : Like a motherless child