MAYA SHENFELD : In free fall

Autant vous prévenir tout de suite : « In free fall » est de ces albums conceptuels qui ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles. Non pas parce qu’il s’avère difficile d’écoute, complexe, ou qu’il présente des sonorités agressives, non. Parce que ce premier album de l’artiste possédant déjà une expérience significative dans divers contextes musicaux et artistiques est autant un travail sur la musicalité que sur les ambiances, et sur le ressenti qui peut en découler. Comprenez que si vous trouverez de la mélodie ici, vous ne trouverez en revanche pas de chansons, et l’ensemble des sept titres ne prend pas en compte le concept de répétition, de motifs répétés façon pop. Ceux-ci se déroulent lentement, comme un ruban numérique déposé sur un océan de codage binaire. Il faut dire aussi que, si la dame a une formation de guitariste classique et a aussi végété dans des formations punk, ce sont les claviers et effets que l’on entend surtout ici. Bien sûr, on y ajoute parfois d’autres éléments, mais le ressenti général est celui d’un disque entre electro ambiant et musique contemporaine. Il faudra donc se lancer dans sa découverte uniquement dans les bonnes dispositions, l’esprit ouvert et libre de divaguer sans interférences extérieures, sous peine de n’en profiter qu’à moitié. Et vous pouvez me croire, puisque ma première découverte (avortée) s’est faite avec un moulin à paroles de huit ans dans les parages. Cette première expérience (puisque c’en est une) s’est avérée plaisante mais également limitée par cette volonté de centrer l’expression autour de la démarche artistique et non le contraire ; forcément, on s’attache moins aux titres, ils se prêtent plus à une ambiance relaxante, à un semi-sommeil peuplé de paysages numériques.

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