Vous connaissez Max Jury ? Non ? Alors c’est que vous n’avez pas lu la chronique de son premier album en 2016 dans ces pages. C’est pas bien. En plus, ça va m’obliger à bosser. Max Jury, donc, est un jeune homme (25 ans maintenant, à moins qu’il soit tombé dans une faille temporelle) qui a les oreilles grandes ouvertes. Ouvertes sur ses contemporains ? Pas vraiment. Max aime les chansons un peu datées ; la soul, la pop, les belles cordes, le gospel, la folk, et globalement les sixties et seventies. Et il mélange tout ça pour aboutir à un style pas suranné mais assez typé, sans jamais faire s’entrechoquer les influences, mais plutôt en les fondant en une onctueuse crème musicale à la fois groovy, pop et détendue. C’était en tout cas le cas sur le premier album, et puisque le gusse a eu le temps de s’entraîner, c’est encore plus flagrant ici. Mais différent. Il ajoute de jolies (et futées) influences trip-hop / electro / r&b funky, des rythmiques plus actuelles qui modernisent l’ensemble. Et encore une fois, « Modern world » parvient à gagner mes suffrages en enchaînant les titres sucrés, soyeux, évidents. Pas une évolution incroyable finalement, juste un pas de côté pour le natif de l’Iowa, mais suffisant pour nous tenir en haleine. On entendra probablement aucun de ces titres en radio, pourtant chacun est d’une intelligence mélodique rare, et sans en faire des tonnes, tout en conservant cet air (trompeur) de ne pas y toucher. Y’a pas à dire, il est doué le bougre. Mais on ne peut pas tromper mille fois une personne… Ah, si, on peut.
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- 84Le cerveau est un organe comme les autres. Il a besoin, pour bien fonctionner, d'être stimulé, soigné, utilisé régulièrement. Et parfois, lorsqu'il est poussé dans se retranchements, il mérite aussi un peu de repos, de concentration sur des choses plus faciles. Max Jury n'est à priori pas le genre d'artiste…