
On essaie régulièrement de relier Marissa Nadler à divers mouvements : neo folk, americana, new weird america, gothicana… Mais en fait, sa musique qui emprunte un peu à tout ça est assez personnelle et inclassable. Ah oui, ça vous fait une belle jambe je sais. Tenez, prenons ce dixième album studio par le menu. « It hits harder » installe une ambiance entre folk, pop rétro à la Lana Del Rey, le tout avec un feeling assez sombre et une belle dose de réverbération qui sent bon la folk psyché. Ça ne vous aide pas ? Bah, après tout, qu’est-ce qu’un rêve si ce n’est un cauchemar qui tourne bien ? Et bien c’est ça « New radiations » ; avec son côté irréel, cotonneux et sa pointe de menace, c’est un joli cauchemar, celui qui nous berce mais dont on se méfie tout de même. Ce disque, Marissa l’a autoproduit en partie dans son home studio. Elle a voulu pour lui un son assez brut et dépouillé, centré sur la guitare et la voix. Les titres dévoilent ainsi toute leur subtilité et la pureté des compositions, leur caractère simple dans l’exécution mais profond dans l’émotion. Dans ses titres, Marissa raconte des histoires le plus souvent imaginaires. Ceux qui veulent explorer plus avant trouveront certainement des références cachées, des métaphores et autres allégories au travers des textes. Mais vous pouvez juste vous laisser porter par les atmosphères étranges et la douceur des onze titres de ce disque, entamer un voyage dont vous reviendrez changés et enchantés pourvu que vous soyez sensibles à ce monde non pas à l’envers comme ailleurs mais plutôt entre-deux, au juste point de rencontre entre lumière et obscurité, là où les légendes prennent vie et où tout est (encore) possible, le pire comme le meilleur…






