MARILYN MANSON : We are chaos

Je sais pas pour vous, mais moi, ça fait un moment que je ne cherche plus chez le révérend Manson le frisson de l’interdit et l’inventivité débridée en termes de provocation. Pour tout dire, ça ne m’a jamais vraiment intéressé. C’est comme la course à celui qui pond les textes les plus dégueulasses rayon gore grind ou celui qui enchaîne le plus de références maléfiques rayon black ; c’est du décorum, du folklore, et ça n’a pour seul intérêt que celui de nous mettre dans une certaine ambiance. Moi, ce qui m’intéresse, c’est la musique. Du coup, quand Manson braille dans un micro en produisant des kilomètres de metal indus sans but autre que de faire le buzz, je m’en fous. Mais quand il décide de céder à ses envies et produit des titres mélodiques par lesquels son âme torturée s’exprime, je suis client. Paraît que sur « We are chaos », on retrouve un peu de toutes les périodes. Et pas les pires. « Red black and blue » est un titre assez classique rappelant la période « Antichrist superstar ». autant qu’un bon Wasp des familles. « We are chaos », le premier single, est une ballade plutôt classique, et assez soporifique ; drôle de choix. « Don’t chase the dead » y met un peu plus d’énergie : ok, ça passe. En revanche, dans « Paint you with my love » , je ne vois rien à sauver ; c’est une autre ballade, au parfum seventies assumé, sans intérêt. « Half-way and one step forward » enchaîne, et on comprend que finalement, ce disque sera calme. Le titre est une énième ballade, très répétitive, sauvée par la voix caractéristique de Manson qui lui confère une aura sulfureuse. « Infinite darkness » vient nous réveiller. Du moins, c’est ce que nous laisse entendre l’intro… qui laisse vite la place à une ambiance rampante pour un couplet attendu mais efficace, et un bon refrain revanchard dans le plus pur style. Ouf, nous voilà repartis. « Perfume » est un mid-tempo rappelant « Heart-shaped glasses » ; un autre bon titre donc. « Keep my head together » et « Solve coagula » suivent le même chemin. Enfin, « Broken needle » renoue avec la ballade tragique, avec plus de succès cette fois. Bilan ? Manson a bâti un disque assez maussade, très inégal mais pas dénué d’intérêt. Toutefois, il se situe plus dans la lignée d’un « The pale emperor » que d’un « Antichrist superstar ». C’est l’amertume plus que la rébellion qui mène le jeu, et ça lui va assez bien.

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