Lumineux, brûlant, implacable. Non, ce n’est pas une description de ma personne, mais du soleil. Et peut-être aussi de la musique de Mairu, jeune groupe britannique qui nous amène ici son premier album « Sol cultus », que l’on pourrait traduire par « culte du soleil ». Au programme, un post sludge doom principalement instrumental qui déploie en six long titres et deux interludes un style puissant, pesant et évocateur, grâce à une écriture très influencée par le post rock. Le groupe aura du mal à cacher ses influences ici, parfois un peu trop prégnantes : Year Of No Light, Cult Of Luna, The Ocean ne sont pas loin. Le groupe ajoute à sa musique quelques voix plus typiquement post hardcore mais assez effacées, comme un souvenir lointain d’une vie d’avant. Les guitares sont massives et épaisses, la batterie ronde et chaude. Mairu sait utiliser les textures et atmosphères pour enrichir ses titres, les amener où il souhaite, mais il n’en abuse pas et préfère laisser les guitares mener le jeu. Quelques passages ont vraiment une coloration doom death bien gras, ce qui contraste agréablement avec les motifs typiquement post rock cités plus haut. Mairu reste indéniablement metal, et on ne conseillerait pas à un non initié de venir s’aventurer ici. On peut par contre s’interroger sur la pochette qui laisse entrevoir un univers futuriste qui ne correspond pas vraiment à la musique du groupe. « Sol cultus » est donc un premier album qui s’inscrit donc dans une mouvance très codifiée, mais qui cherche tout de même sinon à s’en extraire au moins à s’y faire une place rien qu’à lui, en affirmant haut et fort sa provenance metal. Le style est perfectible en terme d’originalité mais l’album passe de la première à la dernière seconde sans qu’on soit gêné par le moindre élément, et c’est déjà une belle performance pour un début.
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