J’avais découvert l’electro swing de Lyre Le Temps en 2016 avec l’album « Prohibition swing », qui m’avait bien plu. Et raté leur album suivant « Clock master » sorti en 2019. Me revoilà sur les rangs pour ce nouvel et cinquième album si je compte bien. Le groupe strasbourgeois n’a pas vraiment changé son fusil d’épaule : un groove et un swing qui t’obligent à remuer, une maîtrise des sonorités electro, un partage du chant qui amène du peps et de la diversité, et un sens de la mélodie certain. Tout ça concourt à donner au groupe et ses productions une tronche feel good marquante. Et je pense que la formation assume parfaitement ça. Sauf que du coup, on a vite fait de remiser sa musique dans la case « festif sans conséquences », et ça, ça n’est pas forcément ce que souhaite Lyre le Temps. Pour contrer ça, il aurait peut-être fallu placer des titres comme « Mr Nobody », « On and on » ou « Forgot » plus chargés d’autres influences (soul, reggae, hip hop) un peu plus haut dans la playlist pour que les nouveaux arrivés se rendent compte qu’on peut venir chercher autre chose ici qu’un défouloir immédiat et une machine à tubes. Parce qu’en fait, c’est cette diversité dont elle est capable qui fait toute la valeur de la bande, et lui assure des écoutes plus attentives. Bien sûr, les éléments swing sont constants d’un titre à l’autre, mais utilisés à différents desseins, ils produisent différents effets. On appréciera aussi les cuivres présents sur quelques titres et qui apportent vraiment une dimension un peu magique, hors du temps. « Swing resistance » a encore une fois la sagesse de ne pas s’étaler niveau longueur, et s’avère donc parfaitement calibré pour constituer une pause détente, fun et plaisir sans causer aucun bâillement. Très bon, une fois de plus !
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