Nous sommes à l’ère de l’image. Les images conditionnent ce qu’on mange, ce qu’on aime, ce qu’on veut, dirigent nos vies. Le premier album de Lydia Ainsworth affichait une image à la fois belle et sombre, comme une invitation à la mélancolie. Je ne pouvais la refuser, et je ne l’ai pas regretté, même si l’album avait ses limites. Ce deuxième opus arbore une image beaucoup plus lisse et propre. Et lumineuse aussi. On se doute donc même avant d’en lancer la lecture que quelque chose a changé. Mais en fait, on se trompe. « Darling of the afterglow » est le digne successeur de « Right from real ». Un peu plus personnel, un peu plus léger, mais baignant toujours dans un trip hop / electro-pop crépusculaire, sur un balcon avec vue sur le R&B moderne et hybride, celui dont on a pu parler ici même via Broods, Banks et autres FKA Twigs. Ce deuxième album est aussi bon que le premier, mais on s’est hélas depuis un peu habitués à la mixture proposée, et il aurait fallu aller un peu plus loin dans le son ou l’interprétation pour nous arracher autre chose que la même appréciation. Ah, et sinon, la reprise de « Wicked game » est plutôt cool.
Lydia Ainsworth : The road
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