Le stoner, bien plus qu’un genre musical anecdotique, est en passe de devenir une religion pour bon nombre de musiciens et de fans. Et comme dans toute bonne religion, il y en a une foultitude d’interprétations, de la plus dure à la plus légère. Et là je spoile, mais alors comme un sauvage : Lord Vicar se situe un peu plus dans la deuxième catégorie. Oh, pas qu’il soit mou du genou ou souffreteux, non, il est même assez bien troussé. Mais si gros riffs il y a, ceux-ci évitent la brutalité extrême pour laisser la place à un certain groove et à un format plus pop qui sert vraiment ses chansons. Le tout sonne comme une rencontre entre My Dying Bride et Pentagram ; un chant enlevé mais pas agressif, des guitares présentes mais pas assez massives pour occuper tout l’espace sonore, des mélodies classiques mais efficaces, des titres assez étirés mais pas interminables (même si certains gagneraient à être plus concis), et des ambiances légèrement mortifères (il faut ce qu’il faut) sans être complètement dépressives… Tout ça sonne en définitive très juste, et on est bien content d’avoir sous le tympan un disque de cette trempe.