Jamais écouté une note de cette trentenaire plutôt orientée folk / rock avant. Et tant mieux, peut-être, qu’en sais-je ? Parce que concrètement, ce quatrième album n’a pas grand-chose de folk rock. On pourrait y accuser la jeune femme d’avoir succombé aux sirènes de la pop mainstream. Et on aurait pas forcément tort. Lissie pratique ici un style actuel et assez accrocheur, nonobstant chargé d’une certaine dose de mélancolie electro-pop. Impossible de ne pas trouver cet album agréable. Depuis quelques temps, Lissie, dont les albums caracolent dans les charts anglais et lui assurent de belles tournées, fréquente du beau monde. Alors les conseils, les coups de pouce, les influences pleuvent comme à la saison des pluies en Inde. Et ça n’est pas forcément un mal, puisque le résultat est assez convainquant. Cette modernité alliée à une voix qui s’avère plutôt classique, tout à fait dans la tradition américaine, entre force et gravité, et à une maîtrise de tous les instants, aboutit à 13 titres qui peuvent évoquer des formations comme Florence And The Machine, dans sa façon de polir les mélodies et leur apporter un côté clinquant et soyeux à la fois. Oui, « Castles » est empreint d’une élégance certaine, mais d’une aisance mélodique qui confine à une certaine forme de calcul. « Castles » est d’une évidence telle qu’il ne peut que fonctionner. Ses engrenages sont huilés à la perfection avec de la première pression, de la récolte précoce, que sais-je encore. Bref, « Castles » se la joue chic et ne vous décevra pas, mais on peut douter de son authenticité, puisque tout y est trop lisse. C’est en tout cas ce qui me gène aux entournures et m’empêche de l’ovationner.
Lissie : Blood & muscle