Bon, ok, je sais, elle est un peu facile celle-ci, et on me voit arriver de loin avec mes gros godillots. Mais bon, je pars du principe que des fois, ça fait du bien aux oreilles d’avoir un point de comparaison, mauvais de préférence, un truc à côté duquel les choses n’ont pas forcément l’air meilleures qu’elles ne le sont, mais pour lesquelles on est un peu plus indulgent, un peu plus humain, un peu moins difficile et exigeant. Parce qu’à force d’en écouter, des disques, on devient un peu aigri et on s’enferme dans une suffisance qui fait regarder ce qui est étranger à notre univers comme une aberration, indigne d’un quelconque intérêt. Sauf que des fois, un disque dont on attendait rien d’autre qu’un long moment d’ennui au pire, une mine de blagues foireuses et de moqueries au mieux, change la donne et fait vaciller les jolies convictions qu’on avait érigées comme vérités absolues, gravées dans le marbre et tout le tralala. « Goodbye Lullaby » donc. J’ai bien fait de ne pas jouer au loto ce mois-ci. Ce quatrième album de la jolie donzelle, c’est l’album d’à côté. Celui qui n’a vraiment aucun intérêt, mielleux, insipide, en deux mots, tout pourri. Alors oui, c’est mélodique, c’est de la pop facile d’écoute, inoffensive, le disque que les parents peuvent acheter à leur ado boutonneux, celui qui évite tout contact avec le soleil depuis qu’il a vu Twilight (3 fois), pour être sûr de le conserver aussi niais qu’il l’est. Parce qu’il ne s’y passe rien. Oh, bien sûr, on peut y apprendre que l’amour ça picote, que le chagrin ça fait pleurer, que des fois les gens ils sont méchants, et que, quand même, la vie elle est pas toujours facile, ah là là les copains, si vous saviez. Mais bon, à la fin, ce qu’on retient, c’est qu’Avril a quasiment 27 ans, et on se demande comment elle peut encore proposer des disques aussi indigents, à ses fans autant qu’à elle-même.
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