
Il fallait bien que ça arrive ; à force de métisser les genres, Avril Lavigne, Lady Gaga et Kap Bambino ont fini par se rencontrer sur un festival metal. Bon, ok, je schématise un peu, mais ALT BLK ERA, c’est un peu ça ; un electro-rock à l’arrière-goût franchement teenager et mainstream. Par moment, ça me rappelle un peu Modestep, dont j’avais bien aimé l’album « London road ». On a donc un truc moderne, chargé de dubstep, qui oscille entre le vénère et le un peu mièvre. C’est de ce côté-là que penche la pochette (on dirait un vieux truc heavy metal) et le début de « Straight to heart », avant que le refrain déboule et qu’on lâche machinalement un « ah, ouais ». Ce « ah, ouais », c’est le début de quelque chose. On constate que les frangines Nyrobi et Chaya Beckett-Messam sont assez douées pour les mélodies, pas avares en rythmiques qui vous donnent immédiatement envie de bouger, et que leurs voix se complètent bien. Le deuxième titre « Come on outside » sonne bien plus classique et pop rock : même avec ses grosses guitares on s’ennuierait presque. « Crashing parties », comme son nom l’indique, est bien plus rythmé. « My drummer’s girlfriend » se situe quelque part entre les deux. « Hunt you down » remonte en tension, pour mieux nous préparer aux deux tueries suivantes, « Upstairs neighbours » et « Come fight me for it », très dancefloor. « Run rabbit » n’est pas mal du tout non plus avec son refrain vraiment entêtant. « Catch me if you can » installe une menace sourde, avec son chant façon Kaa du livre de la jungle… avant de lâcher les choeurs tragiques et les gros riffs en fin de parcours. Enfin, la chanson-titre fait péter les sonorités rave et la mélodie vénéneuse, finissant très bien les choses. Nous y voilà ; je n’attendais rien du disque, y entrant « juste pour voir », et finalement je comprends tout à fait pourquoi le groupe est programmé sur pas mal de gros festivals et plébiscité par un large public. Cette nouvelle génération a tout pigé !