LA MUERTE : Sortilegia

Si La Muerte a toujours été un peu insaisissable, ces dernières années il tend de plus en plus à se rapprocher du metal. Ce qui n’étonnera pas forcément grand-monde étant donné la nature déjà bien plus raide de l’album de reformation éponyme… et la composition actuelle du groupe, presque exclusivement metal. Ce disque a été annoncé comme le plus sombre et lourd de la carrière des belges ; ça pose le décor. Et dès le glaçant titre qui donne son nom à l’album, on est assuré que ce n’était pas du flan. Bon j’avoue préférer la première partie, mais je reste impressionné par son ambiance maléfique. Les titres suivants (« No fear » et « Kiss my fist ») attaquent de façon bien plus frontales mais conservent toujours un côté bien vicieux. « Snake in my hand » l’est encore plus je trouve, avec son air de ne pas y toucher. « Brother satan » s’avance doucement avant d’exploser et suivre le même schéma que les autres, puis de redescendre vers le côté inquiétant. « Pontiac firebird » renoue avec le chant en français, un thème et une ambiance qui peut rappeler « Couteau dans l’eau » sur Kustom Kar Kompetition. « Monster » sonne un peu plus rock et moins metal de par son riff, même si le reste baigne toujours dans la disto ; une ambiance un peu plus Lard et White Zombie. « Blood on the moon » repart dans l’autre sens, même si le riff est assez rock n’ roll aussi. « Dust. You will return » se fait plus décadente et malsaine (« Lucifer, ne nous délivre pas du mal ! »). Le riff bien stoner de « Keep your secret » et ses choeurs ne me convainquent pas, d’autant plus que le titre est un peu trop long. Enfin, « Longue misère » est l’un de ces titres en forme de descente aux enfers que La Muerte maîtrise parfaitement. Bilan ? Un (bon) disque qui occupe l’espace sonore bruyamment, appuie bien sur le côté violent et malsain, au risque tout de même de perdre une partie de l’identité du groupe et de la lisibilité de l’ensemble. Pas sûr que le groupe puisse se permettre de continuer sur cette voie longtemps.

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