Comme son nom ne l’indique pas, La Luz est un quatuor féminin de surf rock venu des lointaines amériques. Repéré notamment grâce à un deuxième album produit par Ty Segall, le groupe se distingue de ses camarades de classe par sa propension à user d’atmosphères et d’effets dramatiques, d’ambiances cinématographiques. Alors forcément, le côté fun du surf rock n’est pas ce qui ressort le plus ici. Tout commence d’ailleurs par un « Floating features » plus cinématographique que rock n’ roll. Et quand la terrible « Cicada » retentit, introduisant la voix blanche et douce de Shana Cleveland, on est transportés dans un de ces films modernes qui se la jouent rétro. La Luz, même s’il ne joue pas la même musique, loin s’en faut, joue dans la même catégorie qu’une Karen Elson, un Promise And The Monster ou un Shannon and The Clams : des gens qui puisent inspiration et magie dans les sixties, en profitant bien des moyens techniques actuels, sans trop les montrer tout de même. On a donc ici onze titres parfaitement produits, avec chacun un petit quelque chose qui le rend magique. Et probablement conscientes du particularisme de leur son, les filles de la lumière ont décidé de ne pas coller de la guitare twang dans tous les coins, et d’aérer les compositions, déjà bien aidées par des mélodies vocales pop et caressantes. Les influences soul, psyché et country parfument un peu les titres, et tout ça aboutit à un disque varié et extrêmement bien construit, qu’on prend un plaisir non dissimulé à écouter et réécouter.
La Luz : Cicada