Si, comme moi, vous n’avez pas vu débarquer le phénomène La Dame Blanche avec son deuxième album, ce troisième album de la parisienne d’adoption sera l’occasion de vous rattraper. Une petite mise en garde s’impose ; pour pénétrer cet univers, il vous faudra ouvrir grand les oreilles. Car ici, on navigue entre cumbia, hip-hop, musique latino, dancehall et musique électronique. Il faut dire que la demoiselle est bien implantée dans le paysage musical, puisque fille de musiciens et du directeur artistique du Buena Vista Social Club, et elle-même comparse de noms comme Babylotion, Sergent Garcia, Rumbanana, le Grand Orchestre du Splendid, El Hijo de la Cumbia. Je vous l’accorde, ce n’est pas vraiment mon rayon tout ça. Et pourtant, ce n’est pas le label qui est venu me chercher sur ce coup-là. Croisé au hasard d’une liste de nouveautés, je donnais à ce disque, malgré sa pochette assez WTF, peu de chance de se voir accorder plus que les quelques secondes d’attention de la préécoute rituelle. Mais une fois lancée, la fraîcheur, l’énergie de l’ensemble et la variété instrumentale m’ont convaincu d’en parler ici. Bien sûr, si certains d’entre-vous fréquentent déjà assidûment le hip-hop latino, l’afro-electro, la trap sud-américaine, « Bajo el mismo cielo » se révélera peut-être moins percutant. Mais pour moi, quel uppercut ! Le rythme tient chaque titre sous son joug certes, les prods sont excellentes, mais c’est surtout la voix et le flow de La Dame Blanche qui vous tiennent en haleine. Un bémol cependant. Je sais que c’est un peu le genre qui veut ça, mais l’abus d’autotune me gonfle toujours autant, surtout quand on sait très bien faire sans. Le disque est parsemé de featurings sympathiques, mais même sans, il serait très bon. Il me fait l’impression d’un Die Antwoord sud-américain, excusez du peu. Bravo et merci à Jarring Effects de nous offrir ce beau moment de musique latino nu-school !
La Dame Blanche : Dos Caras
La Dame Blanche : Fana