Jamie Teasdale alias Kuedo nourrit sa musique de synthés volontiers rétro et d’ambiances de musique de films noirs. C’est du moins comme ça que je m’en souviens, moi qui avais eu l’occasion de découvrir et apprécier son travail sur son deuxième opus « Slow knife » sorti chez Planet Mu. « Infinite window » suit à peu près la même voie sept ans plus tard, rendant toujours (en partie) hommage à Vangelis, grande influence et inspiration du monsieur. Entre temps, Teasdale a travaillé sur plusieurs bandes originales, dont celle de Blade runner : Black out récemment. Les éléments ambiant sont toujours de la partie, mais globalement l’ambiance est moins sombre que sur l’album précédent, plus « space ». Une partie des titres profite de quelques petites trouvailles rythmiques souvent très marquées par l’intelligent techno, là où l’autre n’en comporte pas du tout (de rythme, pas de trouvailles), ou du moins pas sous la forme dont on a l’habitude. L’ensemble montre en revanche un travail sur les textures, sur la clarté des sons. « Infinite window » ajoute à ce paysage sonore une obsession de la couleur et du mélange assez psychédélique : tout ici, des images aux sons, est en perpétuel mouvement, en assemblage / désassemblage. On peut parler de douceur, mais la douceur de Juedo est suspecte, elle cache quelque chose d’étrange ou même d’inquiétant. Le disque a beau être plus court que le précédent, plus ramassé aussi (11 titres au lieu de 14), et peut être plus uni en terme de sonorités, il s’avère tout aussi passionnant et fascinant. Sacré morceau !
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