Fondé en 2005, Kreisky est de ces groupes qui ne s’exportent pas vraiment en dehors de leur contrée natale. Ici, il s’agit de l’Autriche. Et la faute à qui ? Ben, on peut dire que le groupe n’y met pas vraiment du sien ; il s’exprime principalement dans sa langue maternelle, avec des voix qui peuvent s’avérer crispantes pour certains, et en plus s’emploie à mélanger rock prog, kraut et pop. Sur cet album du moins (je ne connais pas les autres). Pourtant, s’installe ici une espèce de fraîcheur. On y trouve un certain groove, un côté chaloupé, un décalage par rapport au reste de la scène musicale, des éléments pop légèrement surannés… Mais le tout fonctionne, de façon assez indescriptible. Ah oui, je sais, c’est facile comme argument. Mais c’est vraiment ce qu’on ressent à l’écoute de ce sixième album studio ; un melting-pot d’ambiances et d’émotions, entre gravité et humour, légèreté pop et puissance kraut, expérimentation et évidence. « Atlantis » est un disque qui ne plaira pas à ceux qui cherchent à passer une grosse demi-heure à écouter de la musique plan-plan. Mais il ne plaira pas forcément non plus aux adeptes du capillotractage systématique. Alors si vous pensez vous situer entre ces deux extrêmes, plongez-y.
